Have a peak, 2024
Andrii Kyrychenko
 
Värtsilä, Finlande
 
Have a peek est l'une des sculptures du triptyque L’évolution de la perception, dans lequel l’artiste évoque pour la première fois la guerre. L’art est incapable d’exprimer l’horreur véritable de la guerre – car il repose sur la composition et l’harmonie. Or, la guerre ne possède ni l’un ni l’autre. L’esthétique propre à l’art atténue la tragédie en lui conférant une certaine attractivité. Pourtant, c’est précisément l’art qui peut toucher le cœur d’un spectateur non impliqué, l’amener à poser son regard sur une réalité cachée et le réveiller de son sommeil.
 
Dans ce travail, l’artiste se concentre sur la perception individuelle de la réalité. La sculpture incarne cette réflexion sur la manière dont nous voyons le monde. L'artiste commente cette dynamique en expliquant que chaque individu perçoit la réalité à travers le prisme de sa propre expérience. Dès la naissance, nos croyances et perceptions sont façonnées par nos parents, puis par l’éducation et la société. Nous grandissons protégés du monde extérieur et perpétuons cette illusion tout au long de notre vie.
 
L'artiste pose une question profonde : que se passerait-il si nous osions jeter un œil sur la véritable réalité ? La vérité, une fois révélée, détruirait toutes nos croyances et briserait notre existence telle que nous la connaissons. La tragédie réside dans le fait que cette révélation a déjà eu lieu, mais la vie continue comme si de rien n'était. Nous restons des « bons parents », transmettant cette illusion aux générations futures. Tandis que notre propre réalité et nos croyances passées sont détruites, nous ne ressentons plus la douleur, la laissant aux générations suivantes. Car nous ne sommes pas seulement des bons parents – nous sommes aussi des enfants obéissants.