Shell Pranayama, 2024
Andrii Kyrychenko
 
Värtsilä, Finlande
 
Pranayama fait partie du triptyque Évolution de la perception, dans lequel Andrii Kyrychenko aborde pour la première fois le sujet de la guerre. L'art, intrinsèquement lié à la composition et à l'harmonie, ne peut véritablement exprimer l'horreur de la guerre, qui en est l'antithèse. Cependant, l'art a la capacité d'atténuer la tragédie, en lui conférant une certaine attractivité.
 
C'est précisément dans cette dimension esthétique que réside la force de l'art : il touche le cœur du spectateur non impliqué, révélant ainsi une réalité cachée et l'éveillant de son sommeil. Dans Pranayama, l'artiste cherche à dévoiler une perception nouvelle, en invitant le spectateur à transcender l'horreur pour y trouver un message plus profond.
 
"J’aimerais dire quelques mots sur mon nouvel objet Pranayama, car c’est ma première œuvre en trois ans où j’aborde le thème de la guerre. Peu à peu, ce sujet devient obsolète, voire inapproprié. C’est précisément pour cette raison qu’il m’importe d’en parler. Le premier objet de cette série, Immersion, a été créé en 2020. Dans cette œuvre, je voulais montrer que chacun de nous perçoit la réalité tel un plongeur s’enfonçant dans les profondeurs avec son équipement. Nous appréhendons le monde à travers notre propre prisme, nous protégeant ainsi de l’extérieur. Pranayama illustre la perception de la réalité en temps de guerre. C’est un niveau d’immersion encore plus profond que le précédent. Ici, l’équipement qui nous fournissait de l’oxygène ne fonctionne plus. La pranayama, pratique respiratoire impliquant aussi une rétention du souffle, devient un moyen de plonger plus profondément en nous-mêmes pour fuir la réalité. Mais combien de temps pourrons-nous encore retenir notre souffle, tuant en nous l’empathie ?"